VARIABILITÉ DES PROJETS
Un jardin vaut par celle ou celui qui le fait vivre, jardinier, badaud, promeneur de passage. Si tous les jardins ont une vague ressemblance par les plantes qui les habitent, ceux que nous « poursuivons » depuis 1999 ont tendance à nous ressembler tels que nous étions au moment où nous les avons rencontrés. Puis le dialogue engagé avec leurs propriétaires a créé une superposition de style et influence nouvelle. Nous pourrions dire que les jardins se suivent mais ne se ressemblent pas.
CONSIDÉRATION NOBLE DU VEGETAL
Bien que le marché du végétal se soit démocratisé, nous gardons à l’esprit que la plante reste un être vivant, périssable et évolutif. Dans notre fonction de jardinier, notre mission consiste à balancer entre éthique et esth-étique. La plante reste l’élément majeur par lequel le jardin prend tout son sens.
Malgré les états d’âme, les effets de mode et les coups du butoir imprévisibles du climat, nous restons dans un monde de médiation afin de ne pas réduire la plante à un vulgaire produit de consommation courante interchangeable.
DÉMARCHE PÉDAGOGIQUE
Expliquer, être disponible, argumenter certains actes, tel est, aussi, dans notre habit de jardinier, la démarche que nos équipes s’appliquent à entretenir. Le jardinage n’est pas qu’un métier que nous pratiquons faute de mieux et pour le lien commercial qu’il en ressort mais bien parce qu’à une petite échelle, il est question de participer à dose citoyenne à l’aménagement d’un territoire quotidien qui doit durer et conforter le lien social, trame indéfectible de l’histoire de tout jardin.
QUÊTE DE SENS
Le jardin, lieu d’expression et d’action pour les uns, de contemplation pour les autres, reste indéniablement la plateforme de tous les sens. Ceux qui s’activent, aux parfums soudains prêts à envoûter, aux murmures légers des feuillages, aux toniques couleurs d’un début d’été ou à l’acidulé d’un fruit mur à point. Celui, le sens, que chacun trouve, dans le temps passé, à rêver, à voir le soleil poindre dans les bambous et iriser le jardin de mille rayons, à imaginer qu’il est un tout petit point dans la multitude des éléments, à croire qu’il pourra transposer ses désirs sur la taille d’un arbuste. Bref, le jardin n’est pas un salon de décoration où les composantes s’interchangent et se renouvellent contre l’espace et le temps. Le jardin, corps prolongé du jardinier, est ce moment furtif où les vivants s’entremêlent et ne font qu’un. Rien que pour cela nous gardons les pieds sur terre et la tête dans les nuages.
NON UTILISATION DE MATIÈRES ACTIVES CHIMIQUES DANGEREUSES
En aucun cas, nous n’utilisons de matières actives dangereuses pour lutter contre maladies, parasites et herbes indésirables dans nos jardins. Nous préférons axer notre réflexion et notre travail sur l’amélioration des sols, l’alimentation en éléments nutritifs des plantes plutôt que de nous positionner en valeureux et modernes guerriers pour contrer des intrus qui font normalement partie de l’équilibre du jardin et ne menacent pas réellement sa pérennité. Les nappes phréatiques, les seuils de phytotoxicité de certains produits chimiques, la lenteur de fabrication de la fertilité d’une terre, la fragilité d’un couvert végétal à l’exposition du climat méditerranéen, autant de facteurs qui nous préoccupent et qui nous font préférer d’être dans la négociation plutôt que dans la maîtrise… pour le bien vivre des générations futures.
TRAITEMENT DES DÉCHETS
Nous trions et participons à notre mesure à la réutilisation des éléments indésirables du jardin. Une pierre, quelle qu’elle soit, peut trouver place dans un mur à venir, un bois, chauffer dans la cheminée ou accompagner un dimanche de grillades, une brouette d’herbes arrachées entretenir l’humidité d’un sol en période estivale par paillage. Ainsi, l’acte de jardinage consacre une réflexion préalable à l’utilisation des mains et du corps en dehors de toute attitude mécanique.
TRAJECTOIRE DES PRODUITS
Les matières premières, plantes, minéral et fournitures diverses que nous transformons pour les besoins de l’aménagement des jardins proviennent de fournisseurs que nous connaissons et en qui nous avons totalement confiance. Ils ont participé à l’échafaudage de notre entreprise et continuent par leur passion en leur métier à nous assurer un approvisionnement de qualité pour l’authenticité des futurs projets et la transmission d’un savoir-faire toujours à enrichir.
DÉBROUSSAILLEMENT PAYSAGER
Cette approche du débroussaillement envisage la gestion des espaces naturels (maquis ou garrigue) comme s’ils étaient de vastes jardins. La méthode consiste tout d’abord à évaluer le couvert végétal concerné et d’en faire un inventaire quantitatif et qualitatif précis. Après cela, la sélection issue du débroussaillement participe à la fois à limiter les risques d’inflammabilité et de propagation du feu mais également au renouvellement de la matière organique présente grâce au résultat d’un broyage et à la préservation d’espèces végétales sensibles à l’érosion. Dans la plupart des cas, nous préférons éviter tout écobuage et ce, quel que soit le moment de l’année afin de limiter, d’une part, à notre échelle, les émissions de gaz à effets de serre et d’autre part de requalifier les résidus végétaux de notre intervention en matière à réanimer pour le maintien des sols et la production d’éléments nutritifs indispensable à l’écosystème.
TAILLE DOUCE
Si les végétaux sont réactifs et toujours disposés à s’adapter à l’emprise que veulent leur faire subir les hommes, il est préférable de les ménager. La taille est l’acte selon lequel l’homme et la plante doivent trouver un compromis. De plus, les plantes sont vigoureuses au point de multiplier leur capacité de réaction face à des tailles sévères. Économiquement, il est plus intéressant de trouver un terrain d’entente et de contrôler le développement des végétaux par taille raisonnée au lieu de devoir intervenir à répétition au risque d’y perdre son temps, son argent… et la plante.
MAUVAISES HERBES ?
Les herbes du jardin ne sont pas si mauvaises que ce qu’on le dit. Et puis sous quel registre arbitraire les placerait-on au rang de mauvaises? En fait cette habitude de désherber et mettre le sol à nu provient certainement d’un héritage rural. Il y a peu de temps seulement que l’on abonde dans l’emploi de plantes amélioratrices de sol ou que l’on préserve l’herbe des talus escarpés pour freiner l’érosion. Aussi, si nous sommes vigilants à l’égard, d’espèces sauvages prolifiques, d’adventices au pouvoir de ressemis spontané élevé, nous évitons de verser dans un satanisme enclin à préparer des jardins vidés de leur strate herbacée, source de biodiversité.